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Après un « quinquennat des occasions manquées » avec Emmanuel Macron, il ambitionne d’être « le président de la réconciliation des Français ». Postulant pour être le candidat de la droite pour la prochaine élection présidentielle, Michel Barnier a dévoilé son programme jeudi 23 septembre au Point.
Celui qui se définit comme un « gaulliste social » veut notamment « encourager ceux qui ne travaillent pas à le faire », avec une allocation sociale « unique » et « plafonnée ». Les allocations « doivent être suspendues après deux refus d’une offre raisonnable », selon lui.
Il prône aussi l’augmentation des rémunérations de ceux qui « sont en première ligne » dans la santé et l’éducation. « Nous devons revaloriser le métier des enseignants, dont les salaires sont trop bas », fait-il valoir. Parmi ses autres propositions, ouvrir 20 000 places de prison supplémentaires, « rétablir la double peine et les peines planchers », organiser un référendum sur l’immigration, réduire les impôts de production « de 10 milliards d’euros » ou encore baisser les charges sur les salaires intermédiaires « de 1,6 à 2,5 smic »…
L’ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit est également revenu sur les propos controversés qu’il a tenus en début de mois sur l’immigration et la souveraineté juridique des Etats européens. A l’occasion des journées parlementaires des Républicains, M. Barnier avait notamment déclaré qu’il fallait « retrouver notre souveraineté juridique » sur la question des migrations et avait souhaité ne pas être « menacé en permanence d’un arrêt ou d’une condamnation de la Cour de justice européenne ou de la Convention des droits de l’homme, ou d’une interprétation de notre propre institution judiciaire ».
Des mots qui ont surpris, notamment à Bruxelles. Mais l’ancien ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy a jugé ces critiques « pathétiques et dérisoires » et répété n’avoir « aucune leçon d’engagement européen à recevoir ». « Si l’on ne change rien, il y aura d’autres Brexit, c’est certain », ajoute-t-il.
Dans son programme, il promet ainsi de confier au Parlement « un travail très important d’évaluation de toutes les directives européennes » qui seraient appliquées « parfois avec trop de zèle ». « Je ne suis pas pour l’Europe qui assomme, mais pour celle qui associe en respectant. L’Europe ne doit pas broyer les peuples comme une purée de marrons, disait le général de Gaulle », rappelle-t-il.
Dans cette interview, M. Barnier étrille également le quinquennat d’Emmanuel Macron, notamment pour sa gestion de la crise sanitaire : « Je reproche au président sortant de diriger seul, au point d’avoir négligé, dans la gestion du Covid-19, les collectivités territoriales, le secteur privé, y compris hospitalier, et les Français eux-mêmes. Lors de cette crise sanitaire, il est inouï que la démocratie sanitaire ait été à l’arrêt. »
Et, selon lui, l’affaire récente des sous-marins australiens est « une sorte de marque de fabrique de la diplomatie macronienne : des ambitions grandioses en forme d’incantations, mais, au final, une solitude française, car ce gouvernement ne parvient ni à convaincre nos partenaires ni à nous faire respecter ».
Cette interview intervient à deux jours du choix des militants LR pour savoir comment le parti désignera son candidat à l’élection présidentielle. Réunis en congrès numérique samedi, ils devront choisir le nouveau mode de désignation : soit une primaire à deux tours, ouverts aux sympathisants de la droite et du centre, soit un congrès réservé aux seuls adhérents LR.
Qui sont les candidats à l’élection présidentielle de 2022 ?
Le Monde
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